La Saga de Dagda : et si votre destin se jouait dans un livre ?

Le 05/09/2025 0

Dans La Librairie

Je me souviens encore de l’excitation qui m’a accompagné tout au long de cette lecture. Chaque choix, chaque détour, me rapprochait d’un secret que je ne voyais pas venir. Et puis ce twist final… rare, surprenant, jubilatoire. J’ai refermé le livre avec ce sourire complice que seuls les passionnés de livres-jeux connaissent. Fabien Olicard, dont j’admire le travail, a réussi à me happer totalement dans une aventure où lecture et jeu se confondent.

Harpe des quatre saisons

Quand la lecture devient une quête

La Harpe des quatre saisons est le premier tome de la Saga de Dagda, imaginée par Fabien Olicard et publiée aux éditions First en octobre 2024. Plus qu’un simple roman, c’est un livre-jeu, héritier moderne des fameux Livres dont vous êtes le héros. Ici, vous n’êtes pas spectateur, mais bien acteur : vos choix déterminent votre destin, vos trouvailles façonnent votre progression, et chaque détour peut changer l’issue de l’aventure.

J’avais suivi la genèse du projet pas à pas via Le Canal Instagram de Fabien Olicard, ce qui m’a permis d’assister en coulisses à la naissance de cette saga. Je savais donc que ce livre ne serait pas un divertissement comme les autres. Il y avait une intention forte derrière, une volonté de créer une expérience à la fois ludique, exigeante et jubilatoire.

Dès les premières pages, une évidence s’est imposée : l’histoire n’était pas seulement faite pour être lue, mais pour être vécue. Ce qui m’a marqué, c’est cette continuité entre les tomes : on incarne le même personnage tout au long de la saga. Les objets collectés et les talents développés dans le premier tome pourront resservir dans les suivants. C’est une mécanique subtile, mais redoutablement efficace, qui donne à chaque décision un poids supplémentaire.

Ma première impression ? Une excitation palpable, presque compulsive. J’avais envie d’avancer vite, de tourner les pages, de noter chaque indice. Et c’est exactement ce que j’ai fait : j’ai terminé l’aventure en seulement quelques jours, incapable de m’arrêter.

 

Le pouvoir des choix, l’élégance des détours

La première force de La Harpe des quatre saisons tient dans son équilibre entre narration et interaction. Fabien Olicard réussit à écrire une histoire suffisamment claire pour qu’on s’y immerge immédiatement, mais assez ouverte pour que chaque lecteur la façonne à sa manière. Ici, pas de manipulation cachée : c’est réellement le lecteur qui choisit son destin. Ce simple principe transforme chaque page en un nouvel embranchement possible.

Le système de jeu est à la fois simple et redoutablement efficace. Il suffit d’un crayon et d’un dé pour que l’expérience prenne vie. Mais attention : le vrai outil indispensable reste un carnet de notes. Ce détail, beaucoup de joueurs risquent de le sous-estimer. Or, écrire ses choix, consigner les objets récoltés, noter les détails rencontrés au détour d’un paragraphe est essentiel. Non seulement cela évite de se perdre, mais cela augmente encore l’impression d’incarner pleinement son personnage.

Autre élément fort : l’irréversibilité des choix. Dans ce livre, revenir en arrière n’a pas de sens. L’aventure doit se poursuivre, même si l’on sent qu’on s’est peut-être trompé de direction. Ce parti pris est exigeant, mais il rend chaque cheminement plus intense. Et c’est là que se cache une part du plaisir : recommencer une seconde lecture, emprunter d’autres routes, tester d’autres décisions.

Enfin, difficile de ne pas mentionner le twist final de ce premier tome. Sans rien dévoiler, je peux dire qu’il m’a surpris par sa rareté dans ce type de livres. Là où la plupart des récits se contentent d’une fin “logique”, Olicard ose un coup de théâtre qui donne une saveur toute particulière à l’ensemble.

Je ne peux m’empêcher ici de faire un parallèle personnel : quand j’ai écrit La Quête du Secret, j’avais dédié le livre à Fabien Olicard. Je savais qu’il était passionné par les livres-jeux, mais j’ignorais alors qu’il en publierait lui-même un jour. Aujourd’hui, tenir entre mes mains sa propre saga et en constater la qualité donne un relief encore plus fort à ce clin d’œil du destin.

 

Carnet d’aventure et frisson de lecteur

Si je devais résumer mon expérience de lecture, je dirais : une excitation continue. J’ai avancé dans La Harpe des quatre saisons comme dans une chasse au trésor : le cœur battant, pressé de découvrir la prochaine étape, impatient de savoir si mes choix étaient les bons. J’ai avalé le livre en seulement quelques jours, incapable de ralentir le rythme. Et pourtant, une fois refermé, j’ai immédiatement eu envie… de recommencer.

C’est l’une des grandes réussites de ce type d’ouvrage : la rejouabilité. L’aventure n’est jamais figée. Là où un roman classique offre une trajectoire unique, un livre-jeu propose autant d’itinéraires qu’il y a de lecteurs. Ce sentiment d’explorer un labyrinthe narratif est grisant. Chaque nouvelle lecture est une chance de tester une autre voie, de découvrir un objet passé inaperçu, de croiser un personnage que l’on avait manqué.

Sur le plan personnel, cette lecture m’a rappelé quelque chose d’essentiel : l’importance de la prise de notes. Non seulement pour suivre son inventaire ou se rappeler un indice, mais aussi pour garder une trace de ses propres choix, de ses “erreurs”, de ses hésitations. Ce petit carnet que l’on noircit au fil des pages devient presque un journal de bord de l’aventure, un double discret du héros que l’on incarne.

Et puis il y a eu le twist final, ce moment rare où l’on se rend compte qu’on n’avait pas tout vu venir. Une surprise comme je les aime : élégante, inattendue, qui donne envie de relire le livre pour traquer les signes précurseurs.

En tant que créateur d’énigmes et d’expériences interactives, je ne peux qu’admirer ce procédé. Il me rappelle ce que j’essaie moi-même de transmettre dans mes projets : surprendre sans frustrer, donner la sensation que chaque pas est le fruit de la curiosité du lecteur, et non d’une contrainte imposée.

 

Les pièges du chemin

Un livre comme La Harpe des quatre saisons peut donner l’illusion d’une lecture rapide, presque mécanique. Pourtant, c’est tout le contraire. L’une des premières erreurs que l’on peut commettre est de vouloir aller trop vite. En sautant les détails ou en enchaînant les choix sans réfléchir, on passe à côté de subtilités qui changent complètement l’expérience.

Autre piège fréquent : revenir en arrière. La tentation est grande quand on réalise qu’on a peut-être pris une “mauvaise” décision… Mais c’est justement le principe du livre : accepter l’incertitude, vivre avec ses choix, et découvrir où ils nous mènent. Tricher enlève une grande partie de la saveur du jeu. La vraie récompense vient de l’acceptation : chaque erreur, chaque détour fait partie intégrante de l’aventure.

Enfin, beaucoup de lecteurs sous-estiment la nécessité de prendre des notes. Pourtant, c’est un geste fondamental. Ce n’est pas seulement un outil pour se souvenir d’un objet ou d’un code, c’est aussi une manière de marquer son propre chemin. Les livres-jeux deviennent alors plus qu’une lecture : ce sont des carnets d’expériences, où chaque joueur écrit sa propre version de l’histoire.

Mon conseil complice aux futurs lecteurs : ne vous précipitez pas. Prenez votre temps pour savourer les chemins, gardez un crayon et un carnet à portée de main, et surtout… jouez le jeu jusqu’au bout, sans retour en arrière. Vous découvrirez que la frustration fait partie du plaisir, et que chaque nouvelle tentative est une aventure différente.

 

Un compagnon idéal pour les passionnés de mystères

Si vous aimez les livres qui se lisent d’une traite mais qui se vivent comme une partie de jeu, La Harpe des quatre saisons est fait pour vous. Je le recommande avant tout aux nostalgiques des Livres dont vous êtes le héros, qui retrouveront ici l’esprit des années 80-90, mais avec une plume moderne et un rythme plus fluide. C’est aussi une excellente porte d’entrée pour ceux qui n’ont jamais osé se lancer : la mécanique est simple, accessible, et pourtant pleine de surprises.

Je le conseille également aux familles : il y a un vrai plaisir à prendre des décisions ensemble, à se mettre d’accord sur une stratégie ou à débattre de l’objet qu’il vaut mieux garder. Ce genre d’aventure devient alors une lecture partagée, une expérience commune qui dépasse le simple cadre du livre.

C’est aussi un incontournable pour les amateurs d’énigmes et de mystères narratifs. Si vous aimez explorer, déduire, noter, comparer vos parcours… ce livre vous comblera. Et pour ceux qui connaissent mes propres créations en Enigmologie, vous y retrouverez ce même esprit : l’important n’est pas d’arriver vite au bout, mais de savourer le chemin, avec ses détours, ses impasses et ses révélations.

Enfin, le moment idéal pour s’y plonger ? Je dirais : un week-end pluvieux d’automne, ou une soirée calme où l’on peut sortir carnet, crayon et dé, et se laisser happer par l’aventure. C’est exactement ce que je m’apprête à refaire très bientôt, puisque je vais entamer La Confrérie de Nuada afin d’être prêt à enchaîner avec le tome 3, Les Entrailles du Temps, dont la sortie est prévue le 30 octobre 2025.

Fabien Olicard construit une véritable saga et je suis persuadé que les lecteurs qui entreront dans cet univers auront envie, comme moi, de suivre le héros tome après tome.

 

Fabien Olicard

La Harpe des Quatre Saisons (octobre 2024)
La Confrérie de Nuada (août 2025)

Fabien Olicard

éditions First

Commander

Ce que je retiens de cette première aventure dans la Saga de Dagda, c’est la sensation d’avoir ouvert une porte vers un monde où lecture et jeu ne font plus qu’un. J’ai quitté le livre comme on sort d’une forêt dense : avec la certitude d’avoir exploré un territoire secret, mais aussi l’envie de revenir y marcher, d’emprunter d’autres sentiers, de découvrir ce que je n’ai pas encore vu.

Il y a quelque chose de profondément satisfaisant à tenir entre ses mains un objet qui vous invite à écrire votre propre destinée, page après page. Et je n’ai qu’une hâte : reprendre mon crayon, lancer le dé, et plonger dans le deuxième tome pour continuer l’aventure.

Alors, si vous cherchez une lecture différente, exigeante mais jubilatoire, un livre qui vous fait vivre l’histoire autant que la lire… je ne peux que vous inviter à rejoindre la Saga de Dagda.

Et vous, quel livre-jeu vous a marqué au point de vous hanter longtemps après l’avoir refermé ?

Ajouter un commentaire

Anti-spam