Le premier jet s’est bouclé en moins d'un mois. C’était brut, intense, thérapeutique. Ce n’était pas destiné à être publié. Je l’ai rangé dans un tiroir, classé dans la catégorie “projets futurs”. Mais ce texte me hantait. La famille Lefebvre et surtout Alice vivait avec moi. Ils m’accompagnaient dans mes rêves, dans mes pensées, au détour d’un geste. Je relisais souvent, je modifiais, j’ajoutais, je supprimais. Ce n’était jamais fini. Ce n’était jamais vraiment assez.
Comme tout le monde, je pensais que le confinement durerait quelques semaines, mais non. Et à mesure que les mois passaient, l’actualité offrait un matériau quasi romanesque. J’ai donc réécrit des pans entiers du livre, modifié la table des matières, imaginé des chapitres en fonction de dates fictives, de lieux codés, de décisions absurdes, souvent inspirées de vraies annonces gouvernementales.
À l’origine, la chasse au trésor n’était pas prévue. Elle s’est imposée plus tard, comme un clin d’œil à mes autres créations et surtout comme un moyen d’engager les lecteurs autrement.
Pour passer du manuscrit au tapuscrit, j’ai tenté la dictée vocale. Mauvaise idée. Trop d’erreurs à corriger. J’ai donc tout retapé, mot après mot. Puis j’ai imprimé une première version. J’ai corrigé. Réimprimé. Corrigé encore. Parfois je laissais passer des semaines entières avant de relire. L’histoire changeait, mais elle me résistait toujours.
En 2021, j’ai commencé à réfléchir sérieusement à la publication. Maison d’édition ? Compte d’auteur ? Auto-édition ? J’ai choisi la liberté. Il sera auto-édité. C’était un défi, mais c’était aussi le seul chemin qui me laissait tout contrôler : la mise en page, le graphisme, le rythme.
Le livre aurait pu sortir en janvier 2022. Mais un souci de santé m’a forcé à ralentir. Puis, en octobre, tout s’est accéléré : je passais à la télé dans l’émission Septante et un. Je me suis imposé une règle : le livre doit sortir la semaine suivante. C’était le coup de fouet nécessaire.
Une dernière épreuve imprimée, quelques ajustements sur la couverture et la mise en page, une ultime relecture, et j’ai envoyé Confinementarium à l’imprimeur.
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